Ce volume, issu d’un colloque organisé à Aix-en-Provence par Élodie Attia en 2018, offre des regards croisés sur la production de bibles latine, grecque et hébreu, typologiquement semblables, au cours du Moyen-Âge.
Il explore d’abord différentes façons dont les bibles complètes en un ou plusieurs volumes, issues de la même production (pandectes), ont été produites suivant les lieux et les époques, avec un accent sur leur complexité structurelle. Les bibles complètes sont rares dans toutes les traditions considérées, mais d'un grand intérêt, aussi en raison des défis techniques que leur production posait aux artisans.
Les Bibles partielles représentent une façon différente de transmettre le texte biblique, qu’il s’agisse de parties de la Bible, assemblées et réassemblées de façon plus ou moins originales, ou de la conception de nouveau types (comme les « Pentateuque-Megillot-Haftarot », produits dans le monde ashkénaze avant 1300).
Les Bibles à commentaires sont une catégorie très variée, illustrée ici par deux exemples: d’abord les pandectes produites par Théodulfe († 821), dans lesquelles les notes marginales s’apparentent à un apparat critique ; ensuite des manuscrits hébreux contenant des commentaires exégétiques systématiques, dans des mises en page sophistiquées qui varient aussi suivant leurs domaines de production.
Enfin, la présentation de nouveaux fragments d’un très ancien rouleau de la Genèse et de l’Exode de la Guéniza du Caire permet de souligner son insertion dans la tradition massorétique, et de faire une place aux bibles partielles sur rouleaux.
Cet ouvrage montre tout l’intérêt d’une approche comparatiste des bibles anciennes et représente, espérons-le, une étape supplémentaire vers une perception plus englobante d’une histoire de la Bible.